Projets de lignes de trolleybus entre Brive et Malemort

Afin de doter la ville d’un réseau de transport en commun, il est envisagé dès 1943 de réfléchir à un projet devant relier Estavel à la Barrière de Cosnac par trolleybus et devant constituer la Ligne n° 1.

Cette ligne partant du Dépôt et Ateliers S.N.C.F sur la RN 89, rejoindrait la Barrière de Cosnac par l’avenue de Bordeaux, l’avenue Pierre Sémard, l’avenue du Président Roosevelt, la rue Carnot, la place Charles De Gaulle, rue Gambetta, place Thiers, avenue Thiers jusqu’ au passage à niveau de la ligne S.N.C.F – Brive-Tulle.

Le 12 juin 1945, la Société Trindel de Paris qui depuis 1940 a réalisé des implantations de lignes à Marseille, Nice, Limoges, Amiens et Le Mans, remet à la ville de Brive, un devis relatif à l’étude d’implantation de cette ligne, pour laquelle il est envisagé de la poursuivre jusqu’à Beynat.

Le maire M. Labrunie en informe le Conseil Municipal de 28 juin 1945.

Il est donc prévu une ligne d’environ 7,500 km et le coût d’études serait de 14 000 francs le km si les plans fournis par la ville sont exacts, sinon il faut envisager un supplément de 8000 francs du km, si les plans sont établis par la Société Trindel.

Après études, la Société Trindel, informe la Mairie de Brive qu’elle va entreprendre l’étude technique de 2 lignes de trolleybus.

La ligne n° 1 qui après modification du tracé empruntera après la place Charles De Gaulle, la rue du docteur Massénat, boulevard Jules Ferry, avenue du Maréchal Joffre et la route nationale 680.

La longueur de cette ligne serait d’environ 5 km en ligne 4 fils.

La ligne n° 2 relierait la Gare S.N.C.F à Malemort, en passant par l’avenue de la Gare, rue de l’Hôtel de Ville, la place Charles De Gaulle et la rue du Docteur Massénat (partie commune avec la ligne n° 1), boulevard du Salan, place de la Guierle, avenue de Paris, avenue Maillard, route nationale 89 et son terminus se situerait à l’embranchement des routes de Tulle et de Sainte Féréole.

La longueur serait d’environ 4,500 km en ligne 4 fils.

Le crédit à prévoir pour l’étude financière et administrative s’élève à 300 000 francs. Ces frais sont incompressibles et ne comprennent pas la longueur des lignes, le nombre de véhicules et de sous-stations électriques nécessaires. Ce montant est accepté par la municipalité et ce crédit sera inscrit au budget primitif de 1946.

La délibération de base de juin 1945 évoque le coût financier de l’opération :
– 6km de lignes à 4 fils à 1500 000 le km soit 9 000 000 francs
– Achat de 6 voitures au moins à 1500 000 frs soit 9 000 000 francs
– Sous-stations d’alimentation électrique 6 000 000 francs
– Construction d’un dépôt pour la remise des voitures avec un petit atelier 6 000 000 francs
Soit une dépense totale estimée à 30 000 000 francs pour la 1° phase.

Il est alors précisé que le Ministère des Transports n’acceptera le projet si celui-ci n’est pas rentable.

D’après les calculs, sur un coût de transport estimé à 3 frs pour un trajet Estavel – place Charles De Gaulle et 1,50 frs pour un trajet place Charles De Gaulle – Gare ainsi qu’un tarif ouvrier à 2frs et 1 Fr, selon le nombre de voyageurs potentiels, un point de charge plus important à 12 heures et à partir de 17h 30 / 18h et une affluence prévisible à la sortie d’Estavel, il est estimé que le projet devrait être rentable, sans être dans l’obligation de pratiquer des tarifs plus élevés.

Il apparaît que 5 000 voyageurs par jour sont possibles ce qui devrait permettre d’assurer la rentabilité.

Toutefois, la Société Trindel n’étant que concessionnaire et n’assurant que la construction, il faut également envisager une Société d’exploitation.

En février 1946, le dossier a intégré la liste des propriétaires impactés par l’implantation de la ligne et comprend : la notice descriptive avec plan, le dossier de piquetage, le catalogue du matériel, la nomenclature et équipements des différents matériels.

(à suivre)

Gérard Leblanc 

(Sources Archives Municipales de Brive – Cote 2 0 71 – 2 0 72 2 0 73